ORIGINE ET CEPAGE
Ce vin a été réalisé à partir du Gamay de Bouze, vieux cépage traditionnel de la Vallée du Cher et d'origine bourguignone. Cette variété, qui se distingue du Gamay à jus blanc classique (celui du Beaujolais et aussi de la Touraine), était un des cépages de base de notre région au siècle dernier et même, jusqu'aux années 1960 -70.
D'après le traité d'ampélographie de Viala-Vermorel, cette variété a pris naissance en Côte-d'Or, vraisemblablement à Bouze, petit village des environs de Beaune. C'est un Gamay à jus rouge, le plus anciennement connu, et le père de tous les autres (Chaudenay et
Fréaux).
Le jus de ses raisins était très coloré, et donnait à l'époque des vins plutôt rustiques mais recherchés pour leur générosité. L'I.N.A.O.,
dans un premier temps, réduisit son importance, en le tolérant en proportion réduite (15%) dans le Gamay à jus blanc, puis l'exclut
complètement des cépages recommandés, au début des années 80. Cette variété a aujourd'hui pratiquement disparu, et c'est tout à fait par hasard que j'ai pu en retrouver une parcelle.
SOL
En 2004, deux lieux sont en production. Le premier d'un hectare est composé d'argile à silex moyens, avec très peu de sol. Le second par contre, possède des sables siliceux profonds qui reposent sur l'argile.
VINIFICATION
La vendange est en totalité cueillie à la main. Les grappes sont déposées dans des paniers, après avoir subi un tri sévère. Ceux-ci sont ensuite emmenés à la cave, où ils sont vidés un par un, en cuve inox, sous atmosphère de gaz carbonique. La fermentation « intracellulaire » qui est réalisée dans un milieu totalement naturel (en général sans apport de soufre) dure 5 à 6 jours environ. La transformation du jus en vin, se réalise donc en grande partie à l'intérieur de chaque grain de raisin, et sans aucun levurage. Après décuvage, les fermentations alcooliques et malo-lactiques se terminent rapidement. La mise en bouteilles est réalisée au mois de mars suivant la récolte après le passage du froid hivernal.